Échos de la 3ième Concertation Prévention et Promotion santé

La 3e Concertation thématique « Prévention et Promotion de la santé » s’est tenue le 25 février 2025. Elle a réuni 21 professionel·les des secteurs du social et de la santé. Les discussions ont porté sur deux sujets principaux :  

• L’avancement des actions initiées lors des réunions précédentes 

• La lutte contre l’isolement et la perte de liens sociaux  

1) Avancement des actions initiées lors des réunions précédentes 

Outil d’orientation sur le logement à destination des professionnel·les 

L’élaboration d’un outil d’orientation sur le logement a été validée lors de la précédente réunion. L’objectif est de visibiliser auprès des professionnel·les les services pouvant aider les bénéficiaires en difficulté sur des questions de logement (insalubrité, conflit avec un propriétaire, paiement des factures d’énergie, recherche d’un logement…). L’équipe du Bassin a recensé ces différents besoins et a répertorié les services susceptibles d’y répondre, dans le Bassin ou ailleurs en région bruxelloise.  

Réactions à la présentation du travail en cours : 

• Pas de remarques sur l’arborescence des besoins qui semble assez complète.  

• Une suggestion est émise : intégrer plus explicitement les hébergements pour victimes de violences intrafamiliales dans les hébergements d’urgence.  

• La problématique du syndrome de Diogène est reprise dans l’arborescence. La question de l’impact d’autres pathologies mentales sur le logement est posée. 

• Deux types de situations trouvent difficilement une réponse : la recherche d’hébergements d’urgence et celle de logement pour les personnes d’un certain âge qui doivent quitter leur location mais n’ont pas l’âge d’entrer en maison de repos. 

Les participant·es ont ensuite été invités à compléter le repérage des services. 

Répertoire des activités favorisant le bien-être 

Un repérage des activités collectives favorisant les liens sociaux, l’exercice physique et l’alimentation saine est en cours.  

Les participant·es ont approfondi la question des freins : le manque de motivation, la fatigue de faire de nouvelles rencontres, la réticence vis-à-vis d’activités destinées uniquement aux seniors, l’état de santé, l’absence de solution pour faire garder les enfants, le complexe de supériorité ou d’infériorité, les situations de vie complexes, la fracture numérique et l’accès à l’information sont autant d’obstacles à la participation.  

Le groupe a aussi identifié les ressources qui permettent de lever ces freins :  

• Des initiatives locales de taxis pour personnes en situation de handicap (SOS taxi WSL, taxibus (STIB), service Almagic dans le quartier Chant d’oiseau…) ou seniors (chèque taxi de Contact Plus, WoluBus à WSP, transport social de Zonienzorg…).  

• Des initiatives d’accompagnement par des professionnel·les ou des bénévoles : l’intervention d’aides familiales, le projet Reliage de la Croix-Rouge, le réseau de bénévoles pour les personnes en situation de handicap (Ricochet ASBL), le réseau de solidarité de voisinage HOPLR.  

Comme évoqué lors de la précédente réunion, aiguiller les bénéficiaires vers un lieu physique où l’offre d’activités collectives leur serait présentée permettrait aux professionnel·les de renseigner une seule ressource fiable et aux bénéficiaires de prendre le temps de trouver une activité adaptée à leurs aspirations. Les participant·es ont identifié des acteurs de différentes communes qui pourraient jouer ce rôle de points-relais : la Maison de Quartier Chambéry, le centre Malou, les centres communautaires, le service Action sociale du service Prévention d’Auderghem.  

Pistes d’actions 

• L’équipe du Bassin va poursuivre le développement de l’outil d’orientation ‘Logement’ et chercher à le tester auprès d’une diversité de professionnel·les. 

• Quant au repérage d’activités « bien-être’, l’équipe veillera à y inclure les initiatives de transport et d’accompagnement relevées dans la discussion.  

• Elle retient aussi plusieurs pistes pour la visibilisation des activités auprès des professionnel·les et des bénéficiaires : la prise de contact avec de potentiels points-relais, la diffusion du répertoire vers les associations intéressées d’en parler avec leurs bénéficiaires et vers les volontaires du projet Reliage de la Croix-Rouge (qui vise notamment à accompagner la personne lors d’activités sociales ou de loisirs). 

2) Prévenir la perte de liens sociaux et lutter contre l’isolement 

Lors des précédentes rencontres, l’isolement relationnel a été identifié par les participants·es comme une réalité impactant négativement le bien-être de beaucoup de leurs usager·es. Quelles formes prennent la solitude et l’isolement dans le Bassin Sud-Est ? Quelles sont les réponses déjà apportées sur le terrain ? Quelles actions complémentaires et/ou collaborations développer entre professionnel·les pour soutenir les liens sociaux de proximité et faciliter la mise en relation des personnes isolées ? Pour explorer ces questions, deux tables de discussions ont été organisées.  

Discussion 

Un des publics identifiés par le groupe comme particulièrement sujet à l’isolement est celui des femmes de tous âges, souvent en situation de migration et/ou âgées. Cependant, les professionnel·les observent que de plus en plus de jeunes femmes expatriées ayant une bonne situation financière et professionnelle, se sentent isolées et en perte de sens. Le passage à la pension, les conflits familiaux, la parentalité et la monoparentalité, les difficultés financières ainsi que les maladies chroniques et les situations de handicap sont des facteurs accentuant la solitude chez les bénéficiaires rencontrés.  

Il est compliqué de trouver des solutions pour les familles monoparentales (manque de haltes garderie), pour les personnes ayant des troubles cognitifs, des maladies chroniques ou de longue durée (chimiothérapie), des assuétudes et le public sans abri.  

Les participant·es évoquent différentes conséquences engendrées par l’isolement : laisser aller, logement qui se dégrade, manque d’hygiène, d’envie, de motivation, mauvaise alimentation ou arrêt de l’alimentation, pertes cognitives, isolement sociétal (on ne comprend plus comment fonctionne la société). 

Plusieurs initiatives de lutte contre l’isolement méritant d’être davantage visibilisées sont citées : l’action des bénévoles de la Croix-Rouge (projet Reliage), les fêtes et activités de voisinage, les groupes de parole entre patients, les habitats groupés ou solidaires, le bénévolat (en faire ou en bénéficier), les activités organisées par les maisons de quartier et les centres communautaires, les café-papotes, les activités sportives organisées par Gymsana ainsi que les lieux de liens, en particulier ceux ouverts le WE quand les activités sont plus rares : le Babbel’Zin (dimanche) et l’Entr’act.  Enfin, les participant·es ont souligné l’intérêt de remettre du lien et de la solidarité dans l’organisation de tout évènement en prévoyant des temps de rencontres et de discussion avant ou après les activités. L’importance de redynamiser le voisinage et de (re)créer un esprit de village a aussi été évoquée.   

Pistes d’action 

Les échanges confirment l’utilité du repérage d’activités collectives et de leur visibilisation. Mais ils soulignent la pertinence d’y ajouter les initiatives dans lesquelles un·e bénévole va à la rencontre d’une personne isolée (bibliothécaire à domicile, bénévoles Croix-Rouge, etc.).  

La discussion ouvre aussi d’autres pistes : la mise en lumière des initiatives de solidarité de voisinage (via les Concertations thématiques pour informer les professionnel·les qui peuvent les relayer auprès de leurs bénéficiaires ou via les Rendez-vous de la Prévention vers les usagers), la valorisation du bénévolat, l’encouragement à inclure des moments de convivialité dans les évènements culturels ou associatifs, la visibilisation des initiatives visant le public des parents solos et des services de garde temporaire d’enfants.  

3) Mars Bleu 

L’équipe du Bassin Sud-Est a présenté la Campagne « Mars Bleu » pour le dépistage du cancer colorectal. L’objectif était de recenser les questions soulevées par les bénéficiaires à son sujet. Il est apparu que la Campagne est très peu connue des acteurs·rices autour de la table, excepté des maisons médicales. Les Chargées de prévention et promotion de la santé proposent de se tenir à disposition pour toutes les questions ainsi que la mise à disposition de matériel d’information.  

4) Veille des besoins  

Deux propositions ont été formulées pour dynamiser la veille des besoins :  

• Le travail sur des cas concrets : le groupe s’interroge sur la manière de procéder afin que tout le monde se sente concerné. Deux pistes sont formulées : d’une part, proposer un vote parmi les cas concrets amenés ; d’autre part, proposer plusieurs tables sur des cas différents.  

• Le travail sur des besoins émergents : il permettrait d’anticiper l’apparition structurelle de problématiques naissantes et potentiellement d’approfondir les deux thématiques déjà mises au travail dans le cadre de cette Concertation thématique.   

• Afin de laisser un temps de réflexion aux personnes présentes, l’équipe reviendra vers elles par mail pour recueillir leur avis sur la question.   

5) Partage des actualités  

La rencontre s’est conclue avec un partage des actualités des participant·es et du secteur, à retrouver au début du  support de présentation.